C’est une maison jaune, avec des volets bleu
Elle n’existe pas, elle est mon idéal
En mon âme elle est là dans le coude sableux
D’un ruisseau né d’Amour au pied du mont Réal.
De mes rêves d’enfant en fis les fondations
Les poutres et les chevrons ce sont mes certitudes
Mes yeux sont les fenêtres de ta contemplation
La porte est grande ouverte, entre ma solitude.
Le plafond est un lac où rêvent des grenouilles
Les murs une forêt où se cachent des biches
Un grand portrait de toi, devant je m’agenouille
Je suis heureux ainsi de cela je suis riche.
Dans un vallon lointain, la cloche donne l’heure
Le vent en ses tempêtes l’ignore superbement
La chambre virginale se prépare au bonheur
T’avoir pour elle seule, toi, éternellement.
La tonnelle où j’écris, treille de raisins blonds
Moineaux et passereaux les picorent à l’envie
Nous faisons un rosé qu’au printemps nous sablons
Et les yeux dans les yeux nous vivons notre vie.